Le pari de la dispersion (PDF)

Fallait-il qu'ils aient confiance en la force de leur culture, en leur cohesion future et en leurs capacites de commercants, d'intermediaires et de diplomates, ces Hurons-Ouendats du XVIIe siecle, pour decider collectivement de se disperser pour survivre ! En effet, combien de peuples, dans l'histoire, ont pu compter sur des chefs d'une capacit de conviction et d'une qualit de commandement telles qu'ils ont persuad les leurs d'abandonner leur patrie ? Combien de petits peuples revendiquent encore une identit distincte trois sicles et demi aprs s'tre parpills sur des milliers de kilomtres ? Dans le cas des Ouendats, ils sont presque aussi nombreux aujourd'hui (prs de 8000) qu'ils l'taient l'poque de leur exode (une dizaine de milliers). Vers 1650, la Confdration ouendate tait rduite au tiers des 30 000 personnes approximativement qu'elle avait comptes au maximum durant la premire moiti du XVIIe sicle. Les maladies et la guerre avaient caus des pertes irrparables aux Hurons-Ouendats. L'ennemi iroquois les frappait encore. La patrie n'tait plus sre. Alors, ils ont tenu des conseils et ils ont pris la dcision la plus improbable qui soit : pourviter d'tre dtruits, ils partiraient dans diverses directions, chez leurs partenaires commerciaux anishinabs, chez leurs nouveaux allis franais et catholiques et, de manire plus tonnante, chez leurs vieux ennemis iroquois. C'est avec minutie que Kathryn Magee Labelle a patiemment pluch les rares crits de l'poque et les nombreux documents de recherche publis plus rcemment pour en extraire les lments l'appui de sa thse de dpart : le peuple-huron-ouendat a survcu.